Bonjour, nous nous appelons Mohamed et Ali et nous sommes en classe de 4e2 au collège Youri Gagarine. Nous avons une question à vous poser : quel a été votre parcours scolaire pour devenir journaliste ? Quelles études avez-vous dû faire, est-ce qu’elles étaient longues et est-ce qu’il y a une école pour devenir journaliste ? Merci pour votre réponse.
Bonjour Mohamed et Ali. Faire des études de journaliste prend entre trois et cinq ans. Pour mes études, j’ai fait un bac ES c’est-à-dire économique et social : on fait de l’économie, de la sociologie, de l’histoire-géographie et aussi un peu de mathématiques et de français. Puis après le bac, j’ai fait deux ans de classe préparatoire littéraire, c’était intense et l’on fait encore pas mal de matières différentes : on étudiait les matières littéraires, comme le français, l’histoire et la philosophie. Et après ces deux années, j’ai fait une année à l’université où j’étudiais seulement l’histoire. A l’issue de ces trois ans, j’ai intégré une école de journaliste où j’ai appris les rudiments du métier : faire une interview, faire une vidéo, enregistrer du son ou école un article. En France, il y a quatorze écoles de journalisme en tout, mais ce n’est pas obligatoire de faire une école de journalisme, par exemple les journalistes scientifiques qui ont pu faire des études de biologie et ont des connaissances précises sur ce sujet.
Bonjour madame la journaliste, nous sommes en classe de 4e2 au collège Youri Gagarine et nous nous appelons Mouataz et Marck-Ylan. Notre question est : est-ce que dans le cadre de votre métier vous avez déjà assisté à des scènes effrayantes, par exemple devoir faire un reportage sur une scène de crime ou une scène de guerre ? Comment faites-vous pour rester objective ? Merci.
Bonjour Mouataz, bonjour Marck-Ylan, je n’ai jamais ni assisté à une scène de guerre ni à ce que nous, les journalistes, appelons un fait divers, et que vous vous appelez une scène de crime. Tout simplement parce que ce n’est pas mon domaine. Mais il y a des journalistes spécialisés pour les terrains dangereux ou de guerre comme en Ukraine, dans la bande de Gaza : c’est leur spécificité, ils ont les bons réflexes, ils savent trouver les bonnes personnes à interroger, car ce sont des endroits très dangereux et il faut des compétences précises. On n’envoie pas n’importe qui dans ces endroits-là. Les journalistes n’assistent pas aux faits divers : c’est la justice comme les magistrats ou les policiers, puis ils peuvent raconter aux journalistes.
En ce qui concerne l’objectivité, les journalistes savent que personne n’est objectif. L’idée c’est d’être conscient qu’on peut avoir des préjugés pour s’en tenir à distance le plus possible. On a différents outils pour ça notamment une charte déontologique qui sont des règles pour nous : par exemple, on n’écrit pas sur des sujets qui peuvent nous impliquer. Si j’ai un ami patron d’une grande entreprise, ce ne sera pas déontologique d’écrire sur lui car je risque de ne pas être neutre. Cette charte pose des limites pour qu’on ne s’empare pas de sujets sur lesquels on pourrait être biaisé.
Madame, je m’appelle Rayan, je suis à Youri Gagarine en 4e2 et ma question est : est-ce que vous voyagez beaucoup et si vous voyagez êtes-vous seule ou avec d’autres journalistes ? Etes-vous en contact avec des gens à l’étranger pour rédiger des articles ? Je vous remercie.
Bonjour Rayan, personnellement je ne suis pas une journaliste qui voyage beaucoup même si j’ai fait des reportages en France. Il y a des journalistes qui voyagent beaucoup, mais il y a surtout des correspondants français à l’étranger qui vont documenter pour nos médias français. Par exemple, nous avons un correspondant à Shanghai en Chine qui nous envoie les informations dont on a besoin. Il y a aussi parfois des journalistes qui se déplacent exprès, ce sont des envoyés spéciaux : par exemple pour un glissement de terrain qu’il y a eu en Amérique du sud.
Bonjour, nous sommes Selma et Fâtima. Nous venons du collège Youri Gagarine à Trappes et nous sommes en 4e2. Nous avons deux questions pour vous. Est-ce qu’il y a un salaire minimum et un salaire maximum pour les journalistes ? Est-ce qu’il y a un nombre d’heures maximum que les journalistes font dans une seule journée et comment font les journalistes pour être toujours au courant de l’actualité alors qu’il y a tant d’informations, surtout avec la prolifération sur les réseaux sociaux ? Merci.
Bonjour Selma et Fâtima. Nous n’avons pas de salaire minimum ni maximum, mais il y a le SMIC et on ne peut pas nous payer moins. C’est comme les autres métiers. Pour les heures, c’est différent des autres métiers : on a un forfait à la journée, on est payé la même somme qu’on travaille trois heures ou douze heures.
Pour rester toujours informé, on a plusieurs moyens : déjà, on suit déjà beaucoup les médias, les réseaux sociaux et ce que disent nos confrères. Et ensuite, on vérifiera l’information. L’autre moyen, c’est d’avoir « nos propres tuyaux », ce sont des moyens plus directs : par exemple, dans les entreprises, il y a un service de presse dont le métier est de parler aux journalistes. Le service de presse nous appelle ou nous envoie un mail trente minutes avant : par exemple, quand le Président dissout l’Assemblée nationale, on reçoit un appel et le service de presse nous dit de nous préparer à écrire un article sur le sujet.
Bonjour, nous sommes Fayrouz et Lina, élèves de 4e au collège Youri Gagarine. Nous aimerions vous demander plusieurs choses. Le métier de journaliste demande-t-il beaucoup de travail ? Quelle est l’information, sur laquelle vous avez dû écrire un article, qui vous a le plus intéressée ? Le métier de journaliste exige-t-il de savoir parler plusieurs langues ? On vous remercie pour vos réponses.
Bonjour Lina et bonjour Fayrouz. Le métier de journaliste demande beaucoup de travail, tout comme d’autres métiers en fait. Une journée classique pour un journaliste est de six à huit heures de travail, s’il ne se passe pas beaucoup de choses, mais il y a parfois des journées extrêmement chargées s’il y a des événements exceptionnels qu’on ne peut pas anticiper et donc cela demande beaucoup de travail.
Je suis plus intéressée par les sujets « environnement » ou « planète », notamment le réchauffement climatique : par exemple, les conséquences sur les forêts françaises du réchauffement climatique. On va parler à des gens spécialistes de la forêt ou des scientifiques spécialistes du climat pour savoir comment ces choses complexes s’imbriquent.
Le mieux c’est de pouvoir parler plusieurs langues. Pour ma part, je comprends très bien l’anglais. Mais le meilleur c’est de pouvoir parler des langues rares comme l’arabe, le russe, le chinois, qui sont des langues rares et donc des compétences recherchées dans le métier.
Bonjour, nous nous appelons Chaïma et Mariam et nous sommes élèves dans le collège Youri Gagarine en classe de 4e2. Nous voudrions savoir comment s’organisent, au quotidien, vos journées en tant que journaliste. Est-ce que parfois vous travaillez la nuit aussi ? On nous a dit qu’en fait vous étiez data journaliste : mais qu’est-ce que ça veut dire ? Merci pour vos réponses.
Bonjour Mariam et Chaïma. En début de journée, nous avons une conférence de rédaction : c’est une réunion où tous les journalistes viennent et on propose des idées de sujets dans des domaines politiques, des films qui sortent, des manifestations, à l’étranger… on se demande ce qu’il s’est passé et qui va intéresser les gens. On se répartit les sujets et les tâches puis les journalistes partent sur le sujet désigné. Les sujets peuvent prendre plusieurs jours, semaines ou mois selon la complexité.
Alors oui moi je suis data journaliste : je suis spécialisée dans les data c’est-à-dire les données et donc je suis spécialisée dans les chiffres. Je peux faire des tableaux en collectant les chiffres et je dois les représenter en beaux visuels ensuite. Par exemple, l’évolution du nombre de litres de pétrole consommés en France tous les jours. Je transforme les chiffres ensuite en représentation visuelle (des graphiques, des courbes, des camemberts) facile à comprendre et percutante pour comprendre vite l’information.
Il y a des journalistes qui travaillent la nuit, parfois il y a une coupure. Dans la rédaction où je travaille, on a des journalistes jusqu’à minuit puis il y a une reprise à six heures du matin, évidemment ce ne sont pas les mêmes journalistes. On doit avoir une large couverture de l’actualité : il peut se passer des choses pendant la nuit, par exemple les matchs de foot qui finissent tard ou des sujets à l’étranger, par exemple les élections présidentielles aux Etats-Unis.
Bonjour, nous sommes Lisa et Âya en classe de 4e au collège Youri Gagarine. Nous nous demandions si le métier de journaliste était éprouvant à cause de la fatigue par exemple ou d’autres contraintes. Et est-ce que parfois on vous reconnaît dans la rue ? Merci.
Bonjour Lisa, bonjour Âya, le métier de journaliste est fatigant car on a de grosses journées et parfois on ne travaille pas sur des sujets drôles. Il y a beaucoup d’heures de travail ; les horaires sont variés. Mais on a la chance de travailler souvent au bureau, et donc notre métier n’est pas épuisant physiquement.
Non, on ne me reconnaît jamais dans la rue, nous sommes environ vingt mille journalistes en France : on travaille souvent derrière un ordinateur ou à la radio, et donc on ne voit pas notre visage même si on signe le papier avec notre nom et notre prénom. A la rigueur, on peut connaître les présentateurs télé.